Les Emirs - Tiaret, Algérie |
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Triangle (Maghni, Nasro, Hamid) |
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Groupe Tagdemt |
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Paris |
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Ron, Hamid, Pedro |
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Realword Studios, Bath, UK |
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Dissidenten, Finlande |
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Hamid & Band, Johannesburg |
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Kassel, Allemagne |
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Hamid Baroudi vie de la diversité, comme un récepteur Radio. Les langues et la musique du monde entier sont seulement un petit mouvement de la molette d’une radio, presque imperceptibles puisqu’ ils fusionnent ensemble, originaire de Tiaret (l’atlas algérien), Hamid s’est produit pour la première fois sur une scène d’un lycée à l’âge de 13ans avec son premier groupe Les Emirs de sa ville natale. Il apprit la musique dans la grande école de la rue en fredonnant quotidiennement tout ce qu’il écoutait à la radio.
Son deuxième groupe Tagdemt restera dans les cœurs des Tiarétiens comme le groupe le plus talentueux et le plus moderne des années 80. Mais Hamid sera obligé de quitter sa ville natale pour s’inscrire au lycée Ibn Babis d’Oran, où il passera quatre années aux côtés de ses fidèles potes: Taibi Nasro et Maghni Med avec lesquels ils formeront un trio vocal mortel surnommé Triangle qui fera parler de lui dans tous les lycées d’Oran.
Les racines de sa musicalité qu’il apprit jadis alors qu’il était encore gamin sur le dos de sa mère qui lui transmettra le chant arabo-andalou et le rythme africain par sa chair et son sang. Il était déjà rebelle dans un gang de jeunes de son quartier, son arme favorite était une radio offerte par des touristes canadiens. C’est ainsi qu’il découvrira la poésie Bob Dylan, la rébellion de John Lennon et surtout la virtuosité de Jimmy Hendrix qui sont devenus ses premières idoles. Il jurera alors à sa grand mère Fatima qu’un jour il fera carrière dans les pays de ses idoles. Elle lui confiera sa baraka « une khamsa » qui ne le quittera plus jamais. Les cinq sens qui font que seul l’objet mesuré module la mesure qui lui est destinée.
À 16ans, il décidera de déserter le cocon familial pour prendre sa route vers la gloire et c’est sur les autoroutes de l’Europe que sa saga commencera.
Avec une guitare à la main, Hamid l’enfant terrible de l’atlas découvrira très tôt la vie occidentale en jouant dans les grandes places publique, métros et restaurants des métropoles pour financer ses études. Un soir d’hiver 1983, alors qu’il animait une soirée dans un pub devant une cinquantaine de jeunes étudiants allemands; un homme s’approchera de lui, fasciné par le talent du jeune Hamid, il lui glissera sa carte de visite. Quelques mois plus tard le groupe Dissidenten est né. La rencontre avec Lem Chaheb, Jil Jillala et Nass El Ghiwane révolutionnera le Gnaoui marocain bien avant même que ce style ne devienne « new style a la mode »vers la fin des années 90.
De 1984 a 1990 Hamid et son groupe tourneront durant sept (6) longues annees pour faire ddécouvrir au monde les sons du maghreb. Au sommet de leur gloire le groupe signera à la Warner Brothers « Sire records New York » le label de Prince et de Madonna. Ils donneront un grand concert au Central park, un deuxieme au SOB Manhattan, et un troisieme au Palladium lors du «new music seminar of New york». Ce soir là ; toute la crème de la presse americaine et internationale était réuni.
Europe 1987, la vague world-music venait juste de commencer, a Paris Jean francois Bizot declarera que c’est l’evenement de l’annee, on parle de Mory Kanté, Gypsis Kings, Ofra Haza, Khaled, Carte de sejour, Mami, Mc Solar, Johnny Cleg & Co… mais ce que tout le monde ignorait ? la World-Music dont on parlait et ses pionniers étaient déjà très loi ; Ils avaient déjá sillonne presque tout le globe.
1989 le mur de Berlin tombe ! « Hakmet Lekdar » pête les plombs des radios. Le celebre « Aziz Smati » producteur de Bled music appella Hamid pour lui annoncer qu’a Alger le délire est totale, la chanson est deja au Sommet du Hit parade. C’était l’époque de la Chaine III avec ses emissions « sans pitié » et celle de la generation «Bled music».
1991 la première guerre du Golf éclate, Babylon est sous les bombes. Fidèle à ses principes, les traumatismes et les séquelles de cette invasion pousseront le rebel a quitter son groupe pour faire cavalier seul. Sous l’émotion Hamid composera son chef d’œuvre planétaire qui révolutionnera à jamais la musique maghrebine et surtout la world-music. La chanson « Caravane Il Baghdad » restera durant 12 longues semaines au Top du Hit parade Européen (WMCEurope) dans 17 pays, elle sera chanté en live la veille de l’invasion de l’Irak devant 200.000 spectateurs «à Bonn en Allemagne» lors de la plus grande «Manifestation anti-guerre» de l’Histoire de ce pays.
En Europe les labels lui courent après pour le signer ! Peter Gabriel la figure de proue du groupe «Génésis» l’invita chez lui au Realworld Studios pour travailler et tourner avec le Womad Festival au Japon, en Australie, Singapore et à travers toute l’Europe, c’est le début d’une longue amitié.
Mais pour avoir le contrôle totale sur toutes ses productions; Hamid créera en Allemagne son propre label Hoggar Music et restera indépendant jusqu’à cette heure-ci loin des griffes des majors.
Encore étudiant en visuel et communication à la plus prestigieuse université d’art et de cinéma GHK Kassel en Allemagne, il s’eclipsera durant 2 longues semaines pour l’Espagne en plein désert d’Andalousie «à Alméria» mais dans son Bagage il y’avait une caméra Bolex 16mm avec laquelle Hamid réalisera le plus mythique des vidéo-clips du monde arabe « Caravane II Baghdad » sera n°1 dans toutes les radios et teles. «l’ange fusionneur qui venait du désert» l’enfant adopté par les hommes blues «les Touaregs» demeurera par ses chansons et son talent la référence incontournable de la décennie 90, sans renier l’hommage de l’equipe bled music « Aziz Smati, Kamel Dynamite, Farid Rockeur, Hakim Laroussi, Samia, Allalou & Hakim Laroussi » rendu a la culture algerienne.
1992, c’est le debut des annees de braises et la tuerie fait rage en Algérie, la descente aux enfers, une vraie Tragédie nationale, Il chantera « Bladi » pour protester contre la barbarie terroriste qui ronge son pays. Fidèle à ses convictions Hamid criera haut son soutien inconditionnel aux victimes du terrorisme en dédiant sa chanson « Alone » aux 60 journalistes algeriens assassinés par le terrorisme dont « Djaout, Mekbel, Yefsah, Bousebsi, etc… » pour ne citer que quelques uns ! il sera alors consacré par la presse nationale et internationale comme le chanteur nord africain le plus engagé des annees 90 ! Fiere de lui, sa ville Kassel en Allemagne lui décernera le premier grand prix culturel « Kulturfördepreis » de l’histoire donné à un étranger pour son engagement culturel planetaire.
1997 sera l’année de la sortie de l’album « five » chanté en 5 langues et enregistré dans 10 métropoles du monde Paris, Berlin, San Fransisco, Tokyo, Sidney, Alger .Seville, Toronto, Singapore et le Caire » Avec son Ami Rappeur Américain « Soul S.K» Hamid enregistrera un autre duo, la chanson « Tell me » qui sera le premier Rap chanté en Arabe et en Anglais, enregistré aux USA puis repris quelques annees plus tard sous une autre version plus connue sous « kouli li ya yema » dédiée aux martyrs de la révolution algérienne. 1998 une co-production avec le star japonaise DJ Krush qui lui ouvrira les portes de l’Asie. De cette excursion japonaise naitra une compilation remix intitule Mad City Mix
L’album « Sidi » sortira début 2002, avec Med Mounir (acteur et chanteur égyptien) il fera avec lui un duo mortel. Deux semaines plus tard, la chanson « Sidi duo » est classé N° 1 dans toutes les radios du moyen orient. Ce succés lui ouvrira d’autres nouvelles portes pas seulement comme Artiste, mais cette fois-ci comme producteur etabli & respecte.
Hamid entamera avec son groupe une «Tournée mondiale qui le conduira à Johannesburg,Yokohama, le Caire, Sidney, Adelaide, Londres, Vancouver, Toronto, Berlin, Lisbonne, New York, Detroit, San fransisco et Shanghai pour donner des concerts à coté de Norah Jones ,Ritchie Havens, Herbie Hancock, Buena vista all Stars, Salif Keita, Youssou N’dour, Meriam Makeba, Oumou Sangare, Tinariwan, Body Guy, B.B.King, Ali Farka Touré, Zakir Hussein,Gilberto Gill, Robert Plant, Peter Gabriel, Trilok Gurtu et tant d’autres et la Caravane ne s’est jamais arrété !
Juillet 2003 le Haut Conseil des Arts d’Ottawa - Canada l’invita pour faire une tournée d’un mois à travers toute l’Amérique du Nord (le Festival de jazz de Montréal, le Festival de Vancouver, Winnipeg Folk-Festival, British Colombia Festival et celui de Toronto), c’est là où Hamid compris qu’un rêve d’enfant venait de se réaliser, lorsqu’il fût surpris par l’invitation exclusive pour rencontrer des tribus autochtones indiennes dans leur réserve naturelle.
Sa fascination pour les Autoctones Touaregs, les Aborigènes, les Griots, les Noubiens et les Indiens d’Amérique forment étonnement le chiffre 5, ce qui fera rappeler à Hamid un certain soir d’hiver des années 1980 à Oran « je sortais du cinéma « disait-il » car je venais de voir un chef d’œuvre de Stanly Cubrik « L’Odyssée 2001 » c’est alors que mon ami Farid me demanda : « Dis-moi Hamid c’est pour quand ton Odyssée ? »…
Aujourd’hui, même après 25 ans de rêve et d’aventures, le nomade citadin en bon manager et artiste jusqu’au bout des ongles, poursuit tranquillement son petit bonhomme de chemin. La prophétie de « Fatima » allait se réaliser. La musique de son peuple qu’il avait enlèvée jadis pour la montrer au monde, le reconduira de nouveau vers le « Hoggar sur les Monts de l’Asskrem » a la rencontre de « Lala Mina » femme spirituelle descendante de « Tin Hinane » et reine des Touaregs, et c’est a ces cotes que Hamid retrouvera l’energie spirituelle qui lui permettra de se ressourcer et d’evoluer loin d’un monde digitalise ou la valeur humaine n’a plus de place. Il se fait deja tard sur "l'Assekrem au Hoggar"…Good night Fatima !
Texte par "Tin Hinane"